Monday 8 July 2013

Strip-tease en Transit....



Ce fameux Gate 5 a l’aéroport de Johannesburg, il semble me porter chance a chaque fois.

La dernière fois que j’y suis passé c’était pour aller a Addis-abeba, Ethiopie.
J’ai remarqué cette jeune dame pleine de vie aux airs de gitane… Le genre qui a des étoiles et des arcs-en-ciel pleins les yeux… Je l’ai observé pendant un long moment et un peu envié son insouciance évidente sans la connaitre. 

Dans l’avion, je l’ai perdu de vue, je n’ai pas non plus cherche à la retrouver c’est vrai, parce que j’avais largement le temps de le faire pendant les huit heures de vol.

Arrivé a Addis Abeba, je me lance rapidement – je suis en transit pour un vol sur Paris – à la quête d’un paquet de café local et de quelques souvenirs; en particulier ces petites fenêtres en bois avec des icônes orthodoxes et croix en métal, particularités de l'art axoumite. C’est alors que je suis interrompu par une voie aussi forte que douce, me demandant gentiment un coup de main; la gitane de Johannesburg qui se plaint d’avoir de l’huile dans les mains qui l’empêcherait d’ouvrir le boîtier de son téléphone portable… Elle m’a retrouvé.

Les introductions faites, elle me fascine encore plus.

Dans le civil comme on dit, je  suis payé pour identifier les opportunités d’investissements dans le secteur minier en Afrique. 
Mais sur ce coup, je suis passé à côté de cette perle qui vient de terminer un séjour de 6 mois a deux pas de chez moi. Les cordonniers sont les plus mal chausses dit-on.

Il fait très chaud et humide en Ethiopie en cette fin de soirée; l’aéroport est bondée de monde de tout part : des Asiatiques qui rentrent chez eux, beaucoup de Juifs également, Congolais et Nigérians comme très souvent dans les aéroports. 

On discute de tout et de rien comme deux vieux amis qui se rencontrent dans un bar; souvenirs de voyages en Namibie, les chutes Victoria, Paris, Bangalore, le café au Rwanda, le Vietnam, etc. 
Elle est de loin devant moi quand on compte les pays visités, surtout si je ne compte pas les zones de transit comme c'est le cas encore a Addis-Abeba, ou les vacances en famille; elle est souriante, compétitive, pleine d'énergie, blagueuse et intelligente.

Dix minutes à peine qu’on se connaît, le destin décide d’accélérer les choses : Ceintures défaites, chaussures, blousons retirés, on se déshabille déjà l’un à coté de l’autre : Security Check.

Je sais que je ne suis pas prêt de la revoir; elle va s’envoler dans quelques instants en route pour Vancouver et je rejoins Paris dans quelques heures; l'idée semble nous rendre plus confortable mais me désole aussi un peu. Elle a le temps pendant la conversation de m'adresser un crochet du droit dans les côtes en réponse à une blague plutôt osée de ma part.
Je me souviens alors que c'est une façon qu'utilise les petites filles à l'école maternelle pour démontrer leur affection a un garçon.

Il paraît qu’avec les réseaux sociaux le monde n’est plus qu’un petit village; j’espère frapper à la porte de sa case très bientôt ou la recroiser dans un aéroport, de préférence pendant un orage....

Gate 5 une fois de plus, trois mois plus tard, je me rends compte que je serais sur le même vol qu’une dame aussi fascinante que la dernière. 
Beaucoup plus âgée mais avec la même énergie, dotée forte personnalité, intelligente, le regard glacial comme sa Scandinavie natale.
Elle est à la tête d'une compagnie qui se pose comme mon principal concurrent.
et ignore certainement que depuis près de 2 ans -  et un dossier où elle m’a prouvé qu’on pouvait être compétitif en affaire tout en restant honnête -  elle est devenue un quelque sorte mon mentor.

Cette fois-ci j’ai pris la peine de la retrouver dans l’avion, je n’ai que 2 heures de vol pour dire merci.





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